Cécile chantonne un motif africain. Les intonations au rythme coupé et mots indistincts rentrent dans l’esprit et me bercent. Je ne bouge plus, je fais semblant de lire et me laisse emporter par ce chantonnement.
– Cécile qu’est ce que vous chantez ?
– Les chansons de l’église, Madame.
– Ah ! je ne dirais pas mais c’est beau.
Le murmure timide devient plus osé avec une application améliorée. J’ai peur d’avoir droit à la messe personnelle du lundi….
Cécile est camerounaise arrivée au Gabon par mariage. Elle appartient à l’ethnie fang – la plus nombreuse au Gabon. Elle vient chez nous deux fois par semaine et à force de cette fréquentation, elle a pris sa place dans notre quotidien et est devenue le sujet régulier de nos conversations. Elle a du caractère malgré la timidité apparente qui tient plus au respect et notre statut de « patrons », qu’à sa nature, d’autant plus, qu’il en faut d’avantage pour élever deux garçons seule. Elle est la seule vraie femme africaine authentique que je vois régulièrement et j’aime bien l’observer. Je ne peux pas dire qu’elle âge elle a. Aux alentours de la cinquantaine ? Elle est fine et sèche. Elle arrive toujours dans les habits traditionnels en wax* pleins de couleurs, gaies et vives comme la nature africaine, pour les troquer ensuite contre la tenue européenne terne et quelconque destinée au ménage.
Au fil du temps on s’est appris mutuellement et elle est devenue ma Cécile avec sa manière un peu brusque de parler, sa voix cassante et ses phrases qu’elle jette comme des pierres dans l’eau, son rire, court et franc, ses tristesses résignées et sa vision naïve mais très attachante des choses . Elle n’est pas la femme de ménage la meilleure du monde, loin de ça, mais elle est honnête et a un très grand cœur.
– Madame va mieux ? Oui, je vois. J’ai prié pour vous. Dieu est partout. Même si c’est le médecin qui guérit. J’ai prié pour que Dieu guide ses mains et qu’il vous prescrive des bons médicaments. C’est mon travail à l’église, vous savez? – son visage s’illumine et prend de l’importance, – je prie pour les gens, pour ma famille aussi. C’est comme ça. J’ai dit que ma Patronne est malade et il faut qu’on aide avec la prière. – Elle me regarde. J’ai remarqué depuis peu qu’elle commence à me regarder droit dans les yeux. C’est un progrès! Puisque au début son regard glissait à côté. Il nous arrivait même de communiquer via un miroir :)). D’ailleurs, cette habitude du regard qui rate la cible est fréquente ici. Je ne veux pas en chercher les raisons mais c’était un peu déconcertant au départ et ça donne envie de me mettre sur l’axe pour assurer le dialogue.
La vie autour de Cécile et son existence sont étroitement liées avec Dieux et le divin. – Ah ! La nature célèbre la gloire de Dieu. C’est comme ça avant Noël. Les fleurs, les arbres – tous deviennent beaux pour Dieu, – remarque elle quand je lui montre les photos d’un flamboyant qui magnifie le paysage sous le pont. – Tu iras au village tu verras là-bas ! Ça pousse partout ! Tu vas filmer et tu te fatigueras à filmer ! –s’exclame-elle, – tu filmeras et tu te fatigueras ! Aga ! – Et oui, elle radote tout le temps en répétant la même phrase deux-trois fois pour renforcer l’importance de la parole:
– Vous avez une bonne mine aujourd’hui !
– C’est parce que je me suis bien « roposée», Madame. Je n’ai pas trop travaillé hier et beaucoup-beaucoup « roposée ». Aga, je me suis « roposée »…
– Vous partez, Madame ? Vous verrez le Grand Paris ?! Vous saluez aux vôtres ! Même s’ils ne me connaissent pas vous les saluez ! Pour que Dieu vous bénisse, vous ramène là bas et vous fait revenir ici ! Voyagez bien, Madame ! – Elle n’aime pas trop quand je pars et préfère la présence féminine à la maison. Le Monsieur lui gêne « même si ça va ». – Vous allez revenir, Madame ? C’est bien quand une femme est à la maison ! C’est comme ça ! Depuis que vous êtes là, Monsieur à pris un peu. Oummgou, il a pris un peu. Sans vous il était comme ça, – elle montre une largeur réduite de la taille de mon gourmand.
Elle est veuve depuis longtemps mais n’a pas voulu se remarier par la peur de « tomber sur quelqu’un méchant et qui … on peut pas savoir… aurait pu avoir une main lourde ». Ce fait ne l’empêche pas de défendre l’ordre des choses bien déterminé :
– Comment ça ?! Tu ne suis pas ton mâle ?! Tu es sans mâle maintenant ! Il faut le suivre !
– Oui, mais non, Cécile. Il est au Congo. Ce n’est pas calme là bas et puis il travaille.
– Aaah ! LA!…. – J’adore une panoplie très riche et expressive de ses exclamations avec des intonations inimitables, typiquement africaines. Un simple « Oh ! » selon le contexte et la prononciation peut signifier étonnement, mise en garde, désapprobation, un pépin ou « au revoir ». – … Quand je dis « oummgou », Madame. Ça veux dire « oui ». Vous avez compris? – Oummgou, Cécile. :)))
La présence d’un MÂLE est de toute évidence importante pour une Africaine. Quand je retrouve mon mari après une absence de quelques jours, Cécile, l’air compréhensif et complice, toujours en riant me lance — Aaah ! Madame va bien ! Monsieur est rentré ! Le mâle est à la maison ! – Je ris en retour. Impossible de résister à cette philosophie de vie si saine, simple et naturelle. Et ça marche dans deux sens. Une fois, on est parti en voyage pour quelques jours et je n’ai pas laissé un mot en pensant que c’est sans importance. Dans la queue pour l’enregistrement de retour, mon mari reçoit un appel. C’est Cécile. – Monsieur Dominique, Madame n’est pas là ! Quand je suis arrivée elle n’était pas là. Je pars et elle est toujours n’est pas là ! Il n’y a pas de mot. – Il l’avait rassuré que Madame est vivante, se trouve à côté en chair et en os. – Tu es surveillée, ma belle. J’ai des agents partout, – me taquinait-t-il. Au retour, j’ai heurté le regard plein des reproches de Cécile. Elle faillit pleurer en expliquant qu’elle avait peur pour moi. J’ai eu honte et dorénavant tache de lui laisser un mot.
Elle est aussi un peu maternelle et me supervise d’un œil vigilant. C’est n’est pas dû à la différence d’âge mais plutôt au fait que je suis une « blanche ». En Afrique c’est à la fois synonyme de différence mais souvent avec une connotation « faible », « inadapté », « inapte » :
– Madame, tu n’es pas chez toi. Tu es en Afrique ici ! Il faut laver les fruits et légumes à l’eau de javel même si tu les achètes au supermarché ! C’est l’Afrique, Madame. Les gens prennent l’eau n’importe où.
– Mais Cécile, c’est nocif pour la santé !
– Oh! Qu’est ce que tu penses, Madame ! Même chez le Grandes Personnes là bas, – elle fait une geste vers la fenêtre, – ils mettent de la javel dans l’eau pour laver les fruits et légumes. – L’argument des Grandes Personnes est sensé me persuader définitivement. – Je sais, j’ai travaillé chez les Grandes Personnes….. et elle recommence sa tirade. Eh, oui ! Plantée au milieu de la pièce, le regard plongé dans l’éternité, Cécile refait le discours du moment pour l’audience invisible. J’ai l’habitude et déconnecte facilement. Le choix entre revivre la typhoïde et l’eau de javel n’était guère compliqué. Sous l’œil attentif de Cécile je verse l’eau dans la bassine, mets quelque goûtes de javel et y plonge des légumes. – Est-ce bon, Cécile ? Je fais comme il faut ? — Oui, Madame. Tu les laisses 5-10 minutes et tu rinces, tu rinces, tu rinces… Je te dis chez les Grandes Personnes ils le font aussi…:))
Aspirateur.
Aujourd’hui c’est le grand jour. Nous avons déménagé et dans notre nouvel appartement il y a un aspirateur.
– Madame, vous allez me montrer comment ça marche. Je ne sais pas l’utiliser, – cette franchise n’est pas courante par ici. La plupart des femmes de ménage cachent leur ignorance et préfèrent se débrouiller en catimini. Je me souviens de l’une de mes connaissances qui a raconté avoir surpris sa femme de ménage au lavage manuel à côté d’un lave-linge.
Je lui explique le mode d’emploi. Elle semble suivre. Je l’observe d’un coin de l’œil à l’œuvre pour m’assurer que tout va bien. Il y a un truc chez Cécile. Je ne sais pas si c’est commun ou juste un truc chez elle. C’est une sorte de négligence qui frôle la stupidité. L’autre jour, j’étais attirée par ses mains en gants ménagers. Ces derniers étaient tordus comme s’ils étaient mis à l’envers. Je le lui ai fait remarquer : – Ah, je me demande pourquoi c’est comme ça ! – rit Cécile – je n’ai pas compris ! Quelque temps après, je la croise à nouveaux avec les gants à l’envers. Je laisse tomber.
Cette fois aussi, je vois que l’aspirateur lui fait peur. Le câble s’est enlacé autour du tube et limite ses mouvements. Cécile ne le dégage pas et continue son travail. – Madame ?! – oh, je connais cet appel mi- question, mi- excuse qui m’annonce que quelque chose ne va pas. Bon, cette version est sans gravité mais si j’entends « Oh-oh ! Madame ?! » – cela signifie qu’il y a un pépin. J’arrive et vois le nœud du câble coincé dans l’enroulement automatique. On démêle, j’explique à nouveau mais Cécile garde la distance avec l’appareil. Je sens que je resterai l’utilisatrice principale de cet engin. L’autre jour, je la vois en train de faire des tours désespérés autour ce satané aspirateur. Elle n’arrive pas à se souvenir d’où sort le fil. Quand je lui montre j’ai impression qu’elle va éclater en sanglot. La peur de le casser la rend maladroite. J’ai pitié et lui propose de passer au balai. – Non, Madame ! Je vais utiliser cet aspirateur. Je veux apprendre ! Ce sera mieux pour moi à la fin. J’ai compris, on apprend toute la vie, on progresse. – philosophe-t-elle en lavant le sol, – sauf qu’aujourd’hui j’ai du travail et avec une brosse ça va vite. Vous me dites si quelque chose ne va pas. Je vais me corriger et puis, si j’oublie, rappelez-le moi. – Depuis ce temps l’aspirateur prend la poussière dans le placard à balais. Heureusement, que manier l’aspirateur est une chose peu importante dans la vie. Savoir communiquer, être prêt à aider, inspirer la confiance servent beaucoup mieux. Et puis, Cécile parle fang, ce qui suscite pas mal de respect de ma part. Je ne suis pas au courant de la grammaire, mais par rapport aux anglais et français le fang est un casse-langue de prononciation : beaucoup de consonants, surtout de « m » et « n », de sons inimitables qui sortent de quelque part dans la gorge. Et je vous rappelle que je parle russe – langue qui n’est pas simple à maîtriser non plus. Mes tentatives de prononcer correctement des simples « Bonjour » ( aprox. – mbambakiri) et « Au revoir » (à peu près comme « mtakmy » ou « makia » ce qui signifie plutôt « je suis parti ») ont échoué. Je suis très forte avec un seul mot – « mbolo » (bonjour) parce que c’est le nom d’un supermarché où je vais régulièrement…
– Madame ! J’ai fini. Je pars.
– Au revoir, Cécile ! Merci et à la prochaine !
– Yoh, Madame ! :))))))
*wax – tissu africain
– Vous partez, Madame ? Vous verrez le Grand Paris ?! Vous saluez aux vôtres ! Même s’ils ne me connaissent pas vous les saluez ! Pour que Dieu vous bénisse, vous ramène là bas et vous fait revenir ici ! Voyagez bien, Madame ! – Elle n’aime pas trop quand je pars et préfère la présence féminine à la maison. Le Monsieur lui gêne « même si ça va ». – Vous allez revenir, Madame ? C’est bien quand une femme est à la maison ! C’est comme ça ! Depuis que vous êtes là, Monsieur à pris un peu. Oummgou, il a pris un peu. Sans vous il était comme ça, – elle montre une largeur réduite de la taille de mon gourmand.
Elle est veuve depuis longtemps mais n’a pas voulu se remarier par la peur de « tomber sur quelqu’un méchant et qui … on peut pas savoir… aurait pu avoir une main lourde ». Ce fait ne l’empêche pas de défendre l’ordre des choses bien déterminé :
– Comment ça ?! Tu ne suis pas ton mâle ?! Tu es sans mâle maintenant ! Il faut le suivre !
– Oui, mais non, Cécile. Il est au Congo. Ce n’est pas calme là bas et puis il travaille.
– Aaah ! LA!…. – J’adore une panoplie très riche et expressive de ses exclamations avec des intonations inimitables, typiquement africaines. Un simple « Oh ! » selon le contexte et la prononciation peut signifier étonnement, mise en garde, désapprobation, un pépin ou « au revoir ». – … Quand je dis « oummgou », Madame. Ça veux dire « oui ». Vous avez compris? – Oummgou, Cécile. :)))
La présence d’un MÂLE est de toute évidence importante pour une Africaine. Quand je retrouve mon mari après une absence de quelques jours, Cécile, l’air compréhensif et complice, toujours en riant me lance — Aaah ! Madame va bien ! Monsieur est rentré ! Le mâle est à la maison ! – Je ris en retour. Impossible de résister à cette philosophie de vie si saine, simple et naturelle. Et ça marche dans deux sens. Une fois, on est parti en voyage pour quelques jours et je n’ai pas laissé un mot en pensant que c’est sans importance. Dans la queue pour l’enregistrement de retour, mon mari reçoit un appel. C’est Cécile. – Monsieur Dominique, Madame n’est pas là ! Quand je suis arrivée elle n’était pas là. Je pars et elle est toujours n’est pas là ! Il n’y a pas de mot. – Il l’avait rassuré que Madame est vivante, se trouve à côté en chair et en os. – Tu es surveillée, ma belle. J’ai des agents partout, – me taquinait-t-il. Au retour, j’ai heurté le regard plein des reproches de Cécile. Elle faillit pleurer en expliquant qu’elle avait peur pour moi. J’ai eu honte et dorénavant tache de lui laisser un mot.
Elle est aussi un peu maternelle et me supervise d’un œil vigilant. C’est n’est pas dû à la différence d’âge mais plutôt au fait que je suis une « blanche ». En Afrique c’est à la fois synonyme de différence mais souvent avec une connotation « faible », « inadapté », « inapte » :
– Madame, tu n’es pas chez toi. Tu es en Afrique ici ! Il faut laver les fruits et légumes à l’eau de javel même si tu les achètes au supermarché ! C’est l’Afrique, Madame. Les gens prennent l’eau n’importe où.
– Mais Cécile, c’est nocif pour la santé !
– Oh! Qu’est ce que tu penses, Madame ! Même chez le Grandes Personnes là bas, – elle fait une geste vers la fenêtre, – ils mettent de la javel dans l’eau pour laver les fruits et légumes. – L’argument des Grandes Personnes est sensé me persuader définitivement. – Je sais, j’ai travaillé chez les Grandes Personnes….. et elle recommence sa tirade. Eh, oui ! Plantée au milieu de la pièce, le regard plongé dans l’éternité, Cécile refait le discours du moment pour l’audience invisible. J’ai l’habitude et déconnecte facilement. Le choix entre revivre la typhoïde et l’eau de javel n’était guère compliqué. Sous l’œil attentif de Cécile je verse l’eau dans la bassine, mets quelque goûtes de javel et y plonge des légumes. – Est-ce bon, Cécile ? Je fais comme il faut ? — Oui, Madame. Tu les laisses 5-10 minutes et tu rinces, tu rinces, tu rinces… Je te dis chez les Grandes Personnes ils le font aussi…:))
Aspirateur.
Aujourd’hui c’est le grand jour. Nous avons déménagé et dans notre nouvel appartement il y a un aspirateur.
– Madame, vous allez me montrer comment ça marche. Je ne sais pas l’utiliser, – cette franchise n’est pas courante par ici. La plupart des femmes de ménage cachent leur ignorance et préfèrent se débrouiller en catimini. Je me souviens de l’une de mes connaissances qui a raconté avoir surpris sa femme de ménage au lavage manuel à côté d’un lave-linge.
Je lui explique le mode d’emploi. Elle semble suivre. Je l’observe d’un coin de l’œil à l’œuvre pour m’assurer que tout va bien. Il y a un truc chez Cécile. Je ne sais pas si c’est commun ou juste un truc chez elle. C’est une sorte de négligence qui frôle la stupidité. L’autre jour, j’étais attirée par ses mains en gants ménagers. Ces derniers étaient tordus comme s’ils étaient mis à l’envers. Je le lui ai fait remarquer : – Ah, je me demande pourquoi c’est comme ça ! – rit Cécile – je n’ai pas compris ! Quelque temps après, je la croise à nouveaux avec les gants à l’envers. Je laisse tomber.
Cette fois aussi, je vois que l’aspirateur lui fait peur. Le câble s’est enlacé autour du tube et limite ses mouvements. Cécile ne le dégage pas et continue son travail. – Madame ?! – oh, je connais cet appel mi- question, mi- excuse qui m’annonce que quelque chose ne va pas. Bon, cette version est sans gravité mais si j’entends « Oh-oh ! Madame ?! » – cela signifie qu’il y a un pépin. J’arrive et vois le nœud du câble coincé dans l’enroulement automatique. On démêle, j’explique à nouveau mais Cécile garde la distance avec l’appareil. Je sens que je resterai l’utilisatrice principale de cet engin. L’autre jour, je la vois en train de faire des tours désespérés autour ce satané aspirateur. Elle n’arrive pas à se souvenir d’où sort le fil. Quand je lui montre j’ai impression qu’elle va éclater en sanglot. La peur de le casser la rend maladroite. J’ai pitié et lui propose de passer au balai. – Non, Madame ! Je vais utiliser cet aspirateur. Je veux apprendre ! Ce sera mieux pour moi à la fin. J’ai compris, on apprend toute la vie, on progresse. – philosophe-t-elle en lavant le sol, – sauf qu’aujourd’hui j’ai du travail et avec une brosse ça va vite. Vous me dites si quelque chose ne va pas. Je vais me corriger et puis, si j’oublie, rappelez-le moi. – Depuis ce temps l’aspirateur prend la poussière dans le placard à balais. Heureusement, que manier l’aspirateur est une chose peu importante dans la vie. Savoir communiquer, être prêt à aider, inspirer la confiance servent beaucoup mieux. Et puis, Cécile parle fang, ce qui suscite pas mal de respect de ma part. Je ne suis pas au courant de la grammaire, mais par rapport aux anglais et français le fang est un casse-langue de prononciation : beaucoup de consonants, surtout de « m » et « n », de sons inimitables qui sortent de quelque part dans la gorge. Et je vous rappelle que je parle russe – langue qui n’est pas simple à maîtriser non plus. Mes tentatives de prononcer correctement des simples « Bonjour » ( aprox. – mbambakiri) et « Au revoir » (à peu près comme « mtakmy » ou « makia » ce qui signifie plutôt « je suis parti ») ont échoué. Je suis très forte avec un seul mot – « mbolo » (bonjour) parce que c’est le nom d’un supermarché où je vais régulièrement…
– Madame ! J’ai fini. Je pars.
– Au revoir, Cécile ! Merci et à la prochaine !
– Yoh, Madame ! :))))))
*wax – tissu africain