Главная   /  Des lieux et des gens   /  Gabon et co.   /  Gabon. PONGARA

Gabon. PONGARA

Pongara – c’est une partie de la réserve naturelle où la plupart des visiteurs viennent observer des tortues de mer durant la période de reproduction (à partir de novembre et jusqu’à février). On compte  4 espèces différentes au Gabon y compris la tortue géante luth.  C’est un événement unique et insolite et de nombreuses organisations assurent  protection, observation  et études sur place. Incroyable, mais  les tortues de mer font plusieurs milliers de kilomètres pour revenir au lieu de leur naissance depuis l’Amérique du Sud ! C’est un périple épuisant qui peut leur être fatal sans parler du fait que seulement 1 petite tortue sur 1000 survit après l’éclosion. Elle se fond ensuite dans l’immensité de l’océan pour quelques « années perdues ».

Pongara
La tortue luth.

Les « années perdues » – ainsi les chercheurs nomment des années après l’éclosion  jusqu’à l’âge de 3-5 ans car on en sait guère de la vie des tortues durant cette période.

Pour observer la pondaison ou, 60 jours plus tard, accompagner solennellement des nouveau-nées à leur grand voyage, il faut passer quelques jours à Pointe Denis sous l’aile de l’un des nombreux «lodges ». Vous vous levez à 2 heures du matin et armé d’une torche, vous passez une heure ou deux sur la plage protégée en compagnie d’un guide, bien évidement. Nous avons loupé la saison cette fois mais nous nous sommes promis d’y assister l’année prochaine. Je dois dire toutefois qu’éblouir la pauvre bête au bout de force lors d’un moment délicat est un plaisir pour moi discutable.

Cette fois-ci notre but était autre, plus précisément – voir des éléphants, des buffles et peut être de grandes antilopes. A Pongara on peut  observer  quelques troupeaux joyeux qui coursent la savane. Pour être honnête, ça a été plutôt une randonnée dans la savane avec une petite visite guidée dans la jungle  et, SI ON A DE LA CHANCE, les éléphants-buffles etc… Quoi dire ? – Nous avons bien marché, suant sous le cagnard dans la savane magnifique de vert éclatant. La belle, en saison des pluies, se fait coiffer de petites fleurs blanches et violettes et nous envoie des clins d’œil  avec des miroirs d’eau «au revoir les chaussures». Sa plus belle tenue madame porte lors de la petite saison des pluies en octobre-novembre. Elle se garnit d’un manteau raffiné et exotique d’orchidées sauvages, qui lancent leurs flèches depuis la terre assoiffée. C’est un spectacle auquel j’aimerais vraiment assister. A propos, la savane à Pongara est herbeuse (elle peut également être arbustive, arborée ou boisée). Impossible de ne pas tomber amoureuse.

Nous nous déplaçons en file indienne entre François et Francis. Francis trainait les pieds avec les retardataires ramollis par le soleil, autrement dit, il fermait la colonne. François,en avant-garde, nous renseignait  des secrets du livre de la jungle. Des traces récentes des pattes et de sabots ainsi que des produits finis de digestion nous prouvaient l’existence des éléphants-buffles-antilopes. – « Ils sont passés ce matin »,- précisait François en scrutant la savane avec des jumelles. Bon, je sais maintenant à quoi ressemblent  des crottes d’éléphant. Je vous ne les montrerai pas. Par contre, la termitière avec plaisir. Non, ce n’est pas ce que vous pensez! C’est bien la maison des termites en construction.

Nous nous déplaçons en file indienne entre François et Francis. Francis trainait les pieds avec les retardataires ramollis par le soleil, autrement dit, il fermait la colonne. François,en avant-garde, nous renseignait  des secrets du livre de la jungle. Des traces récentes des pattes et de sabots ainsi que des produits finis de digestion nous prouvaient l’existence des éléphants-buffles-antilopes. – « Ils sont passés ce matin »,- précisait François en scrutant la savane avec des jumelles. Bon, je sais maintenant à quoi ressemblent  des crottes d’éléphant. Je vous ne les montrerai pas. Par contre, la termitière avec plaisir. Non, ce n’est pas ce que vous pensez! C’est bien la maison des termites en construction.

pongara
La termitière en construction.

Des arbres cassés et des écorces arrachées  – oui, les éléphants y sont passés. Je suppose qu’ils nous ont repéré bien en avance et se sont évaporés. D’après François, les éléphants du Gabon sont petits de couleur brune-foncée.

pongara

J’aurais vraiment aimé en voir un, même tout petit. Hélas, pas de bol aujourd’hui.  L’absence des buffles ne me chagrinait pas. J’ai appris par cœur l’histoire de mon aventurier, qui, il a y 26 ans au Gabon, a été coursé par un buffle (un truc de mecs sans doute) et ensuite par la maman d’un éléphanteau rencontré dans les buissons. Les femmes ont toutes leur tempérament mais les femmes–mamans ont le double. A ce sujet et au cas où  vous tomberez sur une maman-éléphante avec un caractère bien trempé, je vous donne les stades de colère: 1) Ses oreilles sont debout, perpendiculaires  à la tête – vous pouvez négocier et vite. Elle est en train de comprendre si vous êtes une menace (elle écoute, car les éléphants ont une très mauvaise vue); 2) La trompe tendue en l’air dans votre direction, parallèle au sol – ça craint. Une négociation est compliquée mais toujours possible; 3) Elle barrit – c’est la fin. Elle attaque et piétine  jusqu’au bout. Mauvaise nouvelle – les éléphants savent nager. Si vous avez une lagune derrière vous  avec quelques crocodiles ou hippos, il est difficile de faire un bon choix. Dans le cas de figure avec mon curieux, l’affaire s’est résolue au stade deux. Heureusement.

pongara

Le code de conduite dans la nature sauvage selon François :

1. N’utilisez pas de substances aromatiques trop parfumées le jour de la visite tel que gel douche, shampooing, parfum.
2. Les meilleures couleurs pour les habits sont le kaki, le gris foncé ou le marron. Le bleu est la couleur préférée de la mouche « tsé-tsé », le noir – la piste d’atterrissage pour les moustiques.
3. Pénétrant dans la forêt, gardez le silence. Écoutez. Reniflez. Si vous n’apercevez personne, cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de présence. Les animaux ont un grand avantage devant vous, ils vous repèrent beaucoup plus avant que vous ne les voyez.

(à vrai dire, j’ai reniflé une présence de quelqu’un dès qu’on est rentré dans la jungle mais je n’ai aucune idée de comment sent un éléphant, buffle ou singe. Dans tous les cas, François nous a fait bifurquer à droite).

4. Ne vous asseyez pas. Appuyez vous sur rien. Ne touchez à rien. Si vous voyez une fleur ça ne veut pas dire que c’est une fleur. Une branche sous vos pieds n’est pas forcément une branche, un champignon – n’est pas un champignon, une baie ne l’est pas. Vous êtes invités ici.  Des insectes, des animaux, des reptiles ont des capacités inégales en camouflage.
5. Ne déviez pas du chemin. Restez en file indienne.
6. Langage des gestes : Stop ! Silence ! Danger ! Reculer ! Avancer !

P.S. de ma part. Soyez le plus proche du guide. Vous ne raterez rein !

Finalement,  la petite heure de marche dans la jungle fût très enrichissante. Nous étions dans la forêt secondaire avec un dense sous-bois (la forêt  primaire n’a pas de sous-bois développé, il a une bonne visibilité et on peut faire du VTT là-dedans). J’ai été persuadée une fois de plus qu’on trouve tout dans la nature – poison et antidote, à manger, à boire et même de quoi se saouler.  Une tisane de l’écorce de cet arbre protège contre le paludisme. L’autre, l’Oloumi – le roi  – secrète une résine avec 1000 et une vertus – conservateur des parfums (utilisé dans la parfumerie) et encens, antiseptique, tonique, aphrodisiaque… C’est amusant,  mais ici une plante, arbre ou buisson sur deux possèdent des vertus aphrodisiaques :)). Est-ce une particularité de la terre fertile africaine? L’écorce de l’arbre suivant soulage l’accouchement. Regardez, celui-ci. Il est le plus précieux. Vous pouvez aller en prison si vous osez le couper.  Son écorce soulage la maladie du cœur et est utilisée contre la variole. A part ça, c’est un arbre alambique – son tronc devient creux  en vieillissant, il se remplit d’eau pendant la saison des pluies qui, se mélangeant avec le jus de l’arbre, fermente et se transforme en alcool. Les locaux le tiennent  à l’œil. Vous voyez les traces sur l’écorce ? – C’est un éléphant qui a gratté son dos pour chasser des tiques. On peut imaginer sa taille. A propos, ils raffolent des baies de cet arbre. L’ennui, c’est que, une fois ingurgitées, ces baies fermentent dans son ventre et le rendent  ivre. Éléphant sous l’emprise de l’alcool égal éléphant agressif (conclusion : alcool et éléphant sont incompatibles). Si vous le rencontrez à proximité de cet arbre, cachez vous sous les racines de celui-ci, ou mieux, déviez votre chemin.

Nous avons vu également une liane à eau, du gingembre sauvage dont les baies sont aimées par les gorilles ;  l’arbre d’ébène qui ne pousse que de 30 mm par an (!) ainsi qu’une foule d’autres plantes et arbres dont les noms sont difficiles à prononcer sans parler de les retenir. – Il faut stimuler ta mémoire courte – remarque un chirurgien marocain, qui sauve des vies. – Ouais… je viendrai avec mon carnet et stylo la prochaine fois.

Tout mouillés et collants, nous nous trainons derrière François, tel un troupeau fatigué mais heureux, qui sent l’écurie. Le déjeuner et la plage nous attendent.

Gabon-Pongara
icon

Вы не можете скопировать содержимое этой страницы