Главная   /  Des lieux et des gens   /  Gabon et co.   /  Sao-Tomé-et-Principe : le paradis perdu (4)

Sao-Tomé-et-Principe : le paradis perdu (4)

Chapitre 4 : balnéaire.

Ce matin, nous sommes réveillés par un chœur des cris impatients qui se mélangent aux bruits des vagues et au piaillement matinal habituel. Il se passe quelque chose à proximité de la côte. Nous sortons encore ensommeillés sur notre poste d’observation. L’agitation règne à tous les niveaux. En bas, une pirogue avec plusieurs pêcheurs à bord fait des ronds. Les hommes jettent un filet, en forment une boucle et le tirent. Quelqu’un donne des commandes avec impatience, un homme (encore nu !) plonge pour pousser le filet… En haut, les milans font des cercles et plongent en piqué. Parmi eux, un héron blanc s’agite dans tous les sens. Visiblement, il est perturbé et perdu dans cette compagnie calme et concentrée. Il ne plongera pas, le pauvre. Nous remarquons un grand losange marron avec une longue queue. Imperturbable, il flotte sur la surface.
– Une raie géante ? – suppose mon instruit.
– Possible. Elle est vraiment grande. On la voit depuis la terrasse.
– On va à la plage ?

img_7274

La plage à Mucumbli est sauvage et pittoresque. Une bande de sable noir volcanique, parsemée de cailloux. L’eau turquoise, transparente nous attire avec des promesses de moments pur bonheur… et les oursins nous attendent, prêts à nous prendre dans leur étreintes piquantes. J’aime les oursins. Je les aime dans mon assiette pour savourer la chair tendre et délicieuse avec un verre de Sancerre ou de blanc mâconnais très frais :). Je les aime moins dans mes pieds en sachant que les piquants sont très difficiles, voir impossible, à sortir, mis à part la douleur et immobilisation de plusieurs jours. Vous avez compris, il faut des chaussures adaptées pour profiter des eaux sauvages de la plage de Mucumbli. En outre, vous allez juste mouiller les pieds rongés par l’envie de se jeter, les yeux fermés, dans cette immensité bleue.

Impossible de résister à l’appel turquoise. Nous partons, instruits par les renseignements précis de Maurizio, à la recherche de la plage sans oursin ou presque. Une heure de route à travers des villages et une savane avec de majestueux baobabs (ce qu’implique des arrêts – photos obligatoires), nous voilà arrivés à Tamarinda – la petite plage de sable jaune, parsemée de coquillages. La carcasse d’un grand bateau rouge, échouée, amène une note grotesque et colorée au paysage. Il n’y a pas une âme. Tout est à nous !

img_7325

L’eau transparente, caresse et appelle dans ses bras chaleureux. Un rêve ! Nous clapotons sans, pourtant, oublier de scruter le fond au sujet des amis qui piquent.
– Qu’est ce que c’est ? – je montre du doigt une espèce d’une petite bulle qui ressemble à un bout de préservatif flottant avec un fin fil bleu. – C’est une chose vivante ? Une méduse?
– Une méduse ! – s’exclame, mon brave et se précipite vers la côte, – Ah ! ça y est ! Elle m’a piqué !
– Mais, non ! Ce n’est pas possible. T’imagine des choses, – je me moque de lui.
– Je te dis ! – il se refuge à l’ombre, l’air vexée.
Je le suis sans enthousiasme et par précaution. Le soleil tape et l’eau est trop bonne pour rester plantée dans le sable et puis, je ne vois pas autant de bulles flottantes, juste une ou deux. Je repère un endroit sans pierre, oursin, et bulle au fil bleu. Je plonge là-dedans. Je ronronne de plaisir et me laisse emporter par les vagues. Mon boudeur, envieux et convaincu par mon air réjouissant, se lève et bouge dans ma direction. La vie est belle, je suis au paradis. J’observe le fond – coquillages, oursins solitaires, algues somnambuliques, pierres luisantes, une grosse bête longue au camouflage tacheté… ???!!!!… virage à 180 degrés en vitesse et coefficient d’efficacité maximale de tous mes quatre membres. Je saute hors de l’eau en me tournant en arrière comme si j’étais poursuivie, à cet instant là je reçois une décharge brûlante dans la jambe telle une vengeance pour ma peur ridicule.
– Qu’est ce qu’il y a ?!
– J’ai vu LA bête sur le fond, longue et grande ! En plus, la méduse m’a trouvée … – mille orties me piquent la jambe, un fil rouge apparaît autour du genou. En deux touristes malheureux, nous nous retrouvons au bord de l’eau en regardant ce cadre magnifique qui nous a réservé un accueil assez authentique.
– Bon, on y va ? Il y a une autre plage avec des baobabs.

img_7335

Les baobabs sont devenus mon obsession. Il est magique cet incroyable arbre-éléphant. Des silhouettes géantes et droites, je les vois comme des gardiens de la terre. En Afrique, le baobab est souvent considéré comme un arbre sacré. C’est un arbre typique de savane dont le nom « baobab » provient de l’arabe « bu hibab » ce qui signifie « fruit à nombreuses graines » (merci wikipedia !) et c’est vrai. Nous l’avons vu en fleurs, c’est étonnant ! Ce mastodonte dans tous les sens du terme peut atteindre 30 m en circonférence et vivre jusqu’à 2000 ans. Un Baobab est capable de retenir 120 litres d’eau pendant la saison sèche ! On le trouve dans les régions arides de Madagascar, de la Nouvelle Zélande et de l’Afrique. Il en existe aux alentours de 200 espèces différentes.

Le soir, lors du dîner, on rit en écoutant le récit de mon mari sur ma baignade peu glorieuse. Il y a de quoi car vu de côté, c’était très drôle. – Peut être, tu as vu un barracuda? – suppose Maurizio. Je ne sais pas à quoi ressemble un barracuda mais il n’a pas eu l’air très amical. A part ça, il est rare de tomber sur les méduses en cette période de l’année (décembre) et, en réalité, nous nous sommes retrouvés sur la petite plage sauvage qui est juste avant celle de Tamarinda. L’aventure, c’est l’aventure……

Nos vacances, courtes mais riches, à Sao-Tomé-et-Principe, se sont terminées. On aime croire que ce n’est que le début de notre connaissance. Il y en encore à voir en sachant que nous n’avons entamé que la partie nord de l’île. Obrigado et à la prochaine!

P.S. La petite fille est apparue sur la plage de baobabs. Elle nous a accompagné en silence, pour des raisons connues par elle seule. Nous n’avions rien à proposer même pas un bonbon. Nos tentatives d’établir un dialogue avaient le même succès que le contact avec un extraterrestre. La fille nous a observés attentivement en silence et nous avons commencé à avoir des doutes sur nos origines terrestres…

img_7345

icon

Вы не можете скопировать содержимое этой страницы